LE MASSIF D'ALLAUCH

SITUATION GÉOGRAPHIQUE

Le massif d'Allauch ou du Garlaban est bordé au nord par la chaine de l'Etoile, auquel il est parfois rattaché, à l'est et au sud par la vallée de l'Huveaune et à l'ouest par le bassin de Marseille.
 

Structure géologique (Fig.45).

La mise en évidence d'une opposition entre " l'aire centrale " et ses bordures chevauchantes (" les bordures plissées ") revient à M. BERTRAND.
Seulement ces bordures plissées ne correspondent plus à un pli couché avec un flanc inverse, mais à des séries entraînées et localement renversées sous une nappe en série normale (AUBOUIN 1967, GUIEU 1968).
 

L'aire centrale

L'aire centrale autochtone présente une forme triangulaire. Elle est limitée de toute part par des séries allochtones ou para-autochtones.
Cette aire centrale se rattache au " bombement varois " (ROUSSET 1969), propre à l'unité de l'Arc. Elle présente en effet une lacune significative due à l'émersion survenue à la fin de l'Albien et au début du Cénomanien.
Cette émersion a entraînée la formation de bauxites qui ont été exploitées sur l'aire centrale (Mine de Canteperdrix, prés d'Allauch et au pied du sommet de Tête Ronde au nord des Bellons).
Au nord et à l'est, la surface de charriage est reprise par des failles verticales : la faille de l'Amandier au nord et la faille du Marseillais à l'est. Ces failles verticales témoignent du soulèvement en horst de l'aire centrale aboutissant à son dégagement en fenêtre tectonique aprés l'érosion de la nappe, qui le surmontait, dont il ne subsiste comme témoin qu'une klippe, le pli du Garlaban couché vers le nord-ouest.
A l'ouest et au sud (d'Allauch au Gavots), le contact est nettement chevauchant, mettant en superposition des séries entraînées sur l'autochtone.
 

Les séries entraînées

Ces séries présentent une différenciation de faciès par rapport à l'aire centrale autochtone.
Les séries entraînées font apparaître des termes qui ont été érodés dans l'aire centrale, démontrant ainsi une certaine allochtonie. Les formations apto-albiennes des séries entraînées présentent le faciès " siliceux ", où dominent des calcaires marneux siliceux et glauconieux (faciès dit " de Fontdouille ") datés plus précisement de l'Aptien supérieur-Albien inférieur (TRONCHETTI et MASSE 1976). Ce faciès se retrouve dans l'autochtone appartenant à l'Unité de l'Arc dans la Nerthe autochtone septentrionale, dessinant ainsi un " sillon " d'orientation générale ONO-ESE (MASSE 1976) en bordure du bombement varois (ROUSSET 1969).
Il faut distinguer deux unités dans ces séries entraînées :
A l'ouest, le para-autochtone est représenté par une série renversée qui se réduit à une mince bande de calcaire valanginien de la Treille au Jas de Fontainebleau. Se développe, alors, l'unité du Bec-Cornu, correspondant à des séries entraînées en position normale, qui apparait au dos de la série renversée un peu à l'est d'Allauch (Vallon d'Eyraou) (GUIEU 1968) pour s'interrompre aux Gavots à l'est.
De la Treille au Jas de Fontainebleau, cet Aptien chevauche le Valanginien entraîné. Cette association Aptien sur Valanginien se retrouve dans un petit massif au sud d'Allauch, le massif de la Salette. On pouvait y observer, avant son urbanisation forcenée, un contact analogue à la série renversée montrant une superposition d'Aptien sur du Valanginien au sein d'une série entraînée sous un allochtone réduit à ses termes triasiques et liasiques. Cette observation nous sera bien utile pour déplier car il faudra ramener les formations apto-albiennes dans une position plus méridionale que celle, actuelle, du massif de la Salette.

 Il ne sera pas possible d'utiliser des critères géométriques précis pour replacer ces séries entraînées dans leur position originelle. L'argument majeur pour définir leur provenance sera d'ordre stratigraphique.


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