RAPPORTS AVEC L'ALLOCHTONE
La construction d'un diagramme stratigraphique au toit de la surface de charriage de l'Etoile peut nous renseigner sur sa morphologie, lors de l'initialisation du charriage ou au cours du chevauchement (Fig.43).
Du synclinal de Méjean à l'ouest au Jas de Rhodes plus à l'est, la surface du chevauchement de l'Etoile recoupe des séries allant progressivement du Crétacé supérieur marin au Trias.
Donc, le chevauchement descend dans la série stratigraphique dans la direction de déplacement de la nappe.Dans la mesure où la direction de cette surface est un peu oblique par rapport à la direction du charriage, cette partie de la surface de charriage peut être considérée comme une rampe oblique (ou latérale) qui représenterait donc la terminaison latérale occidentale de la nappe de l'Etoile.
Cette rampe oblique peut être considérée aussi comme une rampe de transfert permettant le passage d'un niveau de décollement à la base du Trias dans l'Etoile à celui situé dans le Jurassique moyen dans la Nerthe.Aprés le démarrage du charriage, la nappe de la Nerthe méridionale et celle de l'Etoile ont évolué différemment. La nappe de l'Etoile s'est déplacée plus que celle de la Nerthe. Cette déconnection s'est produite le long de la rampe de transfert, permettant ainsi son émergence en surface (ASSAS 1991).
Du Jas de Rhodes à l'extrémité orientale du chevauchement de l'Etoile, le tracé du diagramme est un peu plus complexe. Il faut tenir compte de la présence presque continue d'une bande triasique entre les séries entraînées et l'allochtone.
Cette bande triasique est très peu large (quelques mètres au maximum).Les contacts stratigraphiques à l'arrière de cette bande sont reportés sur le diagramme. Le tracé fait apparaître un plateau qui correspond à peu près au Jurassique moyen, qui constituerait ainsi un niveau de décollement.
Le long de cette bande triasique des terrains plus jeunes chevauchent des terrains plus vieux. Cette anomalie à la règle qui veut que, a-priori, un chevauchement entraîne un recouvrement de terrains plus vieux sur des terrains plus jeunes, peut s'expliquer par un décollement secondaire dans les niveaux calcaires marneux du bajocien-bathonien (GUIEU 1968).
Replacé dans la terminologie actuelle propre aux nappes de charriage, on peut y voir une séquence de recoupement (BUTLER 1987, MUGNIER 1988). Après blocage de la nappe, le décollement se transfère dans un niveau de décollement supérieur (en l'occurence, le transfert se fait du Trias au Jurassique moyen) (Fig.44).
Ce niveau de décollement secondaire se branche sur le chevauchement , mais ne le recoupe pas, expliquant ainsi la mince bande de Trias, son " étirement ".En ce qui concerne, les relations entre la nappe et l'autochtone, à l'arrière des écailles entraînées, le contact est presque toujours verticalisé ou très incliné, alors que la surface de contact entre l'autochtone et la nappe est beaucoup plus horizontale.
Une verticalisation des contacts par rejeu en flexure du contact anormal est possible (GUIEU 1968). Mais en partie, l'inclinaison des contacts anormaux peut s'expliquer par la présence d'écailles dont les empilements successifs expliquent l'inclinaison du contact anormal (Fig.9).
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