La faille du Safre.

Il s'agit du chevauchement frontal de l'écaille de Simiane-Mimet. Le long de cette faille se rencontrent d'ouest en est des calcaires santoniens, des calcaires cénomaniens, des grès turoniens et des calcaires santoniens (GUIEU 1968).
Ils sont renversés et peuvent avoir valeur de crochons de faille vu leur faible épaisseur stratigraphique. Les anglo-saxons nomment un tel type d'écailles " horse " (BOYER 1982).
La dernière lame de calcaire santonien se poursuit dans la faille du Safre entre l'écaille de Simiane-Mimet et l'autochtone (un peu plus à l'est que le point de branchement entre la faille de la Diote et la faille du Safre).

Ceci nous indique que puisque la lame de Santonien a été entraînée à la fois sous l'écaille de Simiane-Mimet et la nappe de l'Etoile :
la nappe de l'Etoile a entraîné l'écaille de Simiane-Mimet.
Ensuite ces deux unités ont ensemble écaillé l'autochtone pour donner le lambeau de Gardanne, après avoir raboté des couches qui affleuraient entre ces deux écailles.
On peut ainsi définir une séquence prograde (MUGNIER 1989) d'écaillage de l'autochtone.
 

L'écaille de Simiane-Mimet.

Cette unité se présente comme une bande étroite (2 km à l'affleurement au maximum dans une direction nord-sud) d'une longueur de 15 Km environ. Elle se suit des Pennes-Mirabeau à l'ouest jusqu'à St-Savournin à l'est. À ce niveau, l'écaille s'enfouit sous le chevauchement de l'Etoile. Elle est formée de calcaires et de marnes de l'aptien-albien comparables aux formations du même âge qui se retrouvent dans le Nord de la Nerthe et autour du massif d'Allauch (la Rouvière, les Pestiférés, le Bec Cornu).

Bien que la structure interne de l'écaille n'apparaisse pas avec netteté, elle est considérée comme une écaille faite de plusieurs écailles, se chevauchant l'une sur l'autre, comme le suggère la réapparition à plusieurs reprises des calcaires bédouliens (GUIEU 1968).
Des intercalations de calcaires barrémiens s'y rencontrent aussi, suggérant des écaillages du Barrémien. Le nombre de duplicatures a été évalué à quatre sur le méridien des Putis (coupe Fig.39) (GUIEU 1968).

Sachant que l'épaisseur stratigraphique des formations de cette écaille (surtout constituée de marnes albiennes) est de 200 m (MASSE P.J.L 1988), il est possible, en calculant la surface actuelle de l'écaille dans le plan d'une coupe, de calculer la longueur initiale de cette écaille (Fig.39) (méthode des surfaces totales).
Cette longueur initiale, pour une coupe sur le méridien des Mérentiers, donne 3,5 km au minimum environ pour une largeur actuelle de 2 km environ.

Il est possible qu'une partie de cette surface ait été érodée (la partie correspondant à une tête anticlinale générale liée à la surface de chevauchement du Safre).
Dans ce cas, l'écaille de Sousquières reposant sur l'écaille de Simiane-Mimet par l'intermédiaire d'une surface de faille plate (parfaitement visible dans le cirque de Sousquières) aurait scellé une structure érodée et se serait mise en place après l'écaille de Simiane (cas d'une séquence rétrograde).
Il en est de même si l'écaille de Sousquières " scelle " l'écaille de Simiane-Mimet car la surface de chevauchement est plate et non déformée. En effet, si l'écaille de Sousquière avait chevauché la bande aptienne avant son écaillage, sa surface de chevauchement aurait été déformée et non plane.

Ainsi, si une séquence prograde peut-être envisagée pour les deux premières écailles (Gardanne et Simiane-Mimet), des séquences plus complexes semblent se produire rapidement vers l'arrière-pays.


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