Dépliage cartographique avec les lignes de recoupements

Toutefois, la géométrie de la faille de la Diote peut se déduire, même approximativement, des observations de surface en utilisant des cartes de projection, dans un plan horizontal, des lignes de recoupement et du tracé de la surface de chevauchement en surface (Fig.29).
Cette méthode a été prolongée pour permettre le dépliage.
Il suffit de raccorder les lignes de recoupement au toit à leur vis-à-vis au mur.

Une autre méthode cartographique consisterait à déplier le lambeau de Gardanne en faisant correspondre les auréoles concentriques des lignes d'affleurement du lambeau avec celles du bassin de Gardanne. Mais il faut noter que la forme concentrique de la ligne d'affleurement au toit d'une écaille chevauchante est la traduction cartographique de la formation d'un pli passif lors du franchissement d'une rampe (Fig.30).
 

Dans la mesure où les structures évoluent, latéralement très rapidement, ce type d'analyse tridimensionnelle, combinée à l'utilisation des coupes géologiques déjà réalisées s'avère plus judicieux.

Dans un premier temps, il faut proposer une reconstitution de la géométrie de la surface du chevauchement de la Diote, correspondant au contact anormal entre l'autochtone du bassin de l'Arc et l'écaille de Gardanne. Ce qui revient à reconstituer une partie du toit de l'autochtone enfouie sous le chevauchement.

Une ligne de recoupement est définie comme l'intersection entre une surface stratigraphique et une surface de chevauchement.
La méthode des lignes de recoupement peut s'avérer intéressante dans la mesure où, au mur et au toit, du chevauchement de la Diote peuvent s'observer des points de recoupement communs à un même horizon stratigraphique.

Un point de recoupement se définit, cartographiquement, comme l'intersection entre la ligne d'affleurement d'un horizon repère et la trace du chevauchement considéré. Ce point est géométriquement l'intersection de la ligne de recoupement de cet horizon avec la surface topographique.

Plus précisément, les points de recoupement utilisés sont les sommets du Rognacien et du Bégudien à partir de la carte géologique de Marseille à 1/250.000o.
Avec la carte Aix-en-Provence à 1/50.000o, deux points de recoupement supplémentaires, représentant des contacts entre des formations calcaires et argileuses au sein du Rognacien, sont disponibles (Fig.31).

Pour déplier, on utilise une feuille de calque (GOGUEL 1936) et dans ce cas, le dépliage est de type plis semblables, analogue à l'algorithme proposé P.21.
Le dépliage peut s'effectuer de deux manières selon que l'on peut tracer avec précision les lignes de recoupement au mur et au toit de la surface de chevauchement, si la géométrie de la faille est bien connue, ou que le rejet est bien connu.

En estimant le rejet horizontal à 1,4 Km (Fig.32), la démarche est la suivante :
1) Le dépliage s'effectue en faisant subir une rotation rétrograde (dont le centre est le point d'amortissement) avec un rejet horizontal de 1,4Km sur la ligne où il est connu. (Il est estimé d'après la coupe Fig.32).
2) Les lignes de recoupement au mur du chevauchement de la Diote sont obtenues en reliant les points de recoupement affleurant au mur et ceux au toit après rotation.

Si le tracé des lignes de recoupement sur la surface de chevauchement pourrait raisonnablement s'estimer, ces deux premières étapes deviendraient :
1) Les lignes de recoupement au mur du chevauchement de la Diote sont obtenues à partir des points de recoupement affleurant au mur, de la pente et de la morphologie de la surface de chevauchement ainsi que du pendage des couches, faiblement pentées vers l'ouest.
2) Avant la mise en place du chevauchement, les lignes de recoupement au toit et au mur d'un même niveau stratigraphique étaient en contact.

Le dépliage s'effectue en ramenant les points de recoupement au toit au contact des lignes de recoupement au mur dans le sens inverse du déplacement.
Le dépliage est réduit à une rotation rétrograde dont le centre est le point d'amortissement (Fig.33), qui crée l'illusion d'un décrochement dextre cartographique le long de la faille frontale.

Le rejet est croissant à partir du point d'amortissement. Le rejet considéré est le rejet horizontal et non le rejet vrai. Compte tenu de la faible pente du chevauchement, ces valeurs sont peu différentes.

3) A l'issue de cette étape, un hyatus apparaît puisque le point de recoupement au toit n'est pas celui qui était en contact avec celui du mur.
Ce " vide " correspond à une partie de la tête anticlinale du pli passif lié au chevauchement qui a été érodée pendant ou après sa mise en place.
Elle peut être reconstituée en prolongeant la ligne de recoupement au toit, du point de recoupement au mur à celui du toit (Fig.33).

4) En ramenant, de nouveau, les lignes de recoupement complétées dans leur position actuelle, la partie érodée du lambeau de Gardanne et son étendue peuvent être reconstituées (Fig.34).

5) La ligne OA la plus frontale est la ligne d'extrémité frontale (Fig.33). Cette ligne est actuellement érodée. Au point A, cette ligne se branche et s'enfouit sous le chevauchement du Safre et son tracé devient incertain. Mais on sait que de telles lignes présentent des allures elliptiques (DIEGEL 1987).
Elle doit rejoindre la ligne d'amortissement (correspondant au point d'amortissement à l'ouest).
Vers l'arrière, cette ligne de branchement de la faille de la Diote avec la faille du Safre a été fixée en fonction de la coupe (Fig.32) qui tient compte des travaux miniers dans l'écaille (exploitation des lignites) qui se sont approchés de la faille du Safre.


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