LE DÉPLIAGE DES SÉRIES PARAUTOCHTONES DU CHEVAUCHEMENT DE L'ÉTOILE

APERCU SUR LA STRUCTURE DE L'AUTOCHTONE CHEVAUCHÉ


Cet autochtone correspond à deux secteurs différents. A l'ouest, l'Etoile chevauche le flanc nord de la Nerthe correspondant à la bordure méridionale plissée du bassin de l'Arc. Alors qu'à l'est, elle chevauche un autochtone constitué par les assises fluvio-lacustres du bassin de l'Arc (ou bassin de Gardanne).

La Nerthe septentrionale autochtone

Cette unité est en continuité avec le bassin de l'Arc, dont elle forme le soubassement.
Dans cette partie de la Nerthe autochtone, les affleurements sont orientés ONO-ESE jusqu'à Ensuès-la-Redonne, dans sa partie occidentale, s'infléchissant vers le NE en s'orientant OSO-ESE par suite d'une torsion tectonique due au chevauchement de l'Etoile, pour sa partie orientale (GUIEU 1968, 1979).
 

Le bassin de Gardanne

Au front du chevauchement de l'Etoile, l'autochtone est représenté par une puissante série de dépots fluvio-lacustres déposés du Valdonien. Les étages locaux valdonien et fuvélien ainsi que le Bégudien et le Rognacien sont les équivalents continentaux des étages marins Campanien et Maastrichtien. à la fin de l'Eocène. Ces séries reposent sur du Santonien marin (Dôme du Regagnas).
Cet autochtone est caractérisé par la présence d'une lacune stratigraphique dans l'intervalle Jurassique supérieur-Santonien dans le massif du Regaignas. Cette lacune a été retrouvée en sondage prés de Gardanne dans un intervalle Hauterivien-Santonien (DUFAURE 1967).
Cette lacune correspond à la " phase " albo-cénomanienne, responsable de la création de bombements à grand rayons de courbure entraînant l'émersion de zones où de la bauxite va se former.
Cette lacune ne se retrouve plus dans la Nerthe autochtone, où une succession plus complète peut s'observer (avec une légère discordance sous le Cénomanien traduisant encore les effets du bombement mais sans émersion).
Les formations apto-albiennes à faciès siliceux y sont bien développées et elles se retrouvent dans une unité para-autochtone entraînée (l'écaille de Simiane-Mimet) par le chevauchement de l'Etoile.
 

LES UNITÉS TECTONIQUES DU CHEVAUCHEMENT DE L'ÉTOILE

La nappe de l'Etoile et ses unités annexes chevauche le bassin de l'Arc.
Elle appartient à l'unité du Beausset et présente une succession complète du Trias au Crétacé supérieur marin. Pour bien cerner sa structure, on la découpe classiquement en sept unités allochtones et para-autochtones (GUIEU 1968) (Fig.27).
Au front du chevauchement de l'Etoile se situent trois unités para-autochtones, arrachées au substratum autochtone :

Le lambeau de Gardanne (unité VII) constitue l'unité la plus externe du complexe para-autochtone de l'Etoile. Il est constitué par les séries fluvio-lacustres du Valdo-Fuvélien et du Bégudo-Rognacien arrachées au bassin de l'Arc. Le contact avec l'autochtone du bassin de l'Arc se fait par l'intermédiaire de la faille de la Diote.
L'écaille de Simiane-Mimet (unité VI). Elle est constituée d'Aptien mais surtout d'Albien (MASSE 1988). Elle se présente comme une longue bande que l'on peut suivre des Pennes-Mirabeau (Flanc nord de la Nerthe autochtone) jusqu'à St-Savournin où elle s'effile et disparaît.
Cette écaille est affectée de replis serrés et de duplicatures. Au nord, elle repose par l'intermédiaire de la faille du Safre sur l'unité VII.
Le lambeau de Sousquières (Unité V). Il représenterait une partie du flanc nord de la Nerthe entraînée sous le chevauchement de l'Etoile (GUIEU 1968).
Il repose par l'intermédiaire d'un plan de faille plat ou légèrement penté au nord (20o vers le NE) sur l'écaille de Simiane-Mimet. Les termes de cette écaille verticale vont du Dogger au Barrémien, soit une puissance de 1500 m environ pour une tranche verticale actuelle de 250 m.

 Les unités suivantes (I à IV) représentent l'allochtone proprement dit :

Le Trias de St-Germain (unité IV). Cette unité en position de klippe reposant sur l'unité VI peut être rattachée au Trias constituant la base du chevauchement de l'Etoile, affleurant sporadiquement le long d'une " bande triasique " qui se suit du Jas de Rhodes à l'ouest jusqu'à Pichauris à l'est.

Le synclinal du Pilon du Roi (unité III). Cette unité d'allure dissymétrique est concée entre deux failles, la faille du Pilon du Roi au sud et l'axe triasique au nord (accident majeur de l'Etoile). Ces deux failles se rejoindraient vers 700 m de profondeur sur la transversale du Pilon du Roi (GAVIGLIO et al. 1985).
Cette unité est essentiellement constituée par des séries du Kimméridgien au Barrémien, et peut s'interpréter comme un coin extrusif ( un " pop-up ") au front de l'Etoile (ASSAS 1991).
La zone centrale dolomitique (Unité II). Il s'agit d'une unité massive, caractérisée par les faciès dolomitiques du Jurassique supérieur au Néocomien, qui se retrouvent une vingtaine de kilomètres au Sud, dans le massif de Carpiagne.
Le contact avec l'unité I se fait par l'intermédiaire de la faille subverticale de la Mure affaissant l'unité I de près de trois cent mètres par endroits.
Le versant méridional ou l'anticlinal de la Mure (unité I). D'âge essentiellement néocomien et barrémien, elle est bordée au sud par des failles d'effondrements qui la mettent en contact avec l'Oligocène du bassin de Marseille.


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