DIFFÉRENCES AVEC LES COUPES « CLASSIQUES » ET LES COUPES RÉTROTECTONIQUES
L'idée de ramener les structures dans leur position originelle est née avec la découverte des nappes de charriages. Ainsi M. BERTRAND note dans son article sur le bassin de Gardanne : «... que le développement d'une couche figurée dans une coupe donne la mesure de son extension primitive...» (BERTRAND 1898).Ceci explique que bien que cette méthode se soit développée depuis une vingtaine d'années sous une forme élaborée, des techniques et des principes plus anciens, répondant à cette préoccupation, aient été réexaminés et réhabilités. On peut citer le modèle en rampe et plat (RICH 1934), l'estimation de la profondeur de décollement (Fig.1), les dépliages cartographiques (GOGUEL 1939) et certains modèles d'interpolation de plis.
L'apport de la méthode des coupes équilibrées consiste à déplier rigoureusement des coupes ou des cartes avec des règles géométriques, et non plus seulement avec une logique paléogéographique ou palinspastique, puis de se servir de la restauration pour vérifier une interprétation.
De plus, l'intérêt de cette méthode est qu'elle amène à collecter des informations que les méthodes classiques négligent.
En outre certaines questions se formuleront autrement. Par exemple, dans l'optique des modèles en rampe et plat le problème de la localisation de la patrie d'une nappe se ramène à repérer la rampe du mur (la plus basale) de la surface de charriage (BOYER 1982).
Les techniques utilisées pour construire une coupe classique sont reprises, mais une coupe équilibrée est restaurable ou dépliable.
Lors de la construction, les hypothèses sur la géométrie des structures et leurs conséquences devront être explicitement formulées (MENARD 1988).
La coupe est réalisée dans la direction de raccourcissement ou d'allongement. Cette direction n'est pas toujours normale aux directions des structures, ni évidente à établir. De préférence, la coupe équilibrée doit englober l'avant-pays non déformé où une ligne fixe de référence est définie.
Il faut aussi noter que beaucoup de coupes rétrotectoniques ne sont en fait que des schémas ou des profils, presque jamais à l'échelle, représentant seulement les unités structurales. Souvent elles n'englobent pas l'avant-pays ou bien elles sont partielles et ne montrent pas les raccords possibles en profondeur entre les différentes unités ou les limites stratigraphiques utilisées comme repère. La démarche des coupes équilibrées pallie souvent ces carences.
Enfin, cette description de plus en plus détaillée de la géométrie des systèmes de chevauchement s'accompagne d'un accroissement du vocabulaire associé à ces structures.
Généralement, les concepts nouveaux se propagent avec une certaine déformation, il est donc utile de définir le sens qu'on leur attribue.
En outre, il devient nécessaire de recadrer cette terminologie supplémentaire par rapport à celle héritée des conceptions plus classiques.
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